Attention coupez le canal odeur c'est Pierre Philippe qui ecrit
Au bord de mon lit, Charles de Gaulle besognait William d'Angleterre, dont le célibat commençait à faire jaser. Presque sur mes genoux, les frères Ritter invitaient Gilbert Houcke, l'apollinien belluaire de mes années folâtres, à faire glisser son légendaire slip léopard à ses chevilles, j'avais coupé le canal odeur. D'ailleurs, le son était suffisant, qui mêlait leurs feulements à la question haletante du général, expectorée dans le plus basique anglais de backroom: " Can you feel my big french dick, Bill?" On vendait depuis longtemps, pour quelques euros, ces masques dans les plus humbles bazars. Les moutards y recomposaient et roi d'Angleterre en plein rut virtuel. ""Toute chose, inévitablement, s'en va par le bas", signé : Bertold Brecht. "Jouis sur mon visage ... ", murmura mon frère Yves. " N'oublie pas... Brecht... Toutes choses... Vers le bas ", soufflais-je, en voyant se dissoudre ma chambre, mes milliers d'amants de papier et mon frère Yves lui-même, dont je ne distinguais déjà plus que la bouche en très gros plan me disant: "Ne m'en veux pas, Pierre, mais je vais te désobéir, pour une fois. " J'eus un geste vers le linceul de honte, comme pour implorer qu'il le dispersât, en révérence à ma belle âme d'intellectuel pris en faute. Mais je n'entendis plus que la chère voix dans la blancheur aveuglante du dernier passage: "Je mettrai tout ça dans la fosse, comme ton trésor obscur, ton cortège vers ton ciel à toi. Et dans la poussière, demain matin, je tracerai l'autre épitaphe, celle qui te faisait tant rire et qui me plaît bien, à moi ". Tu sais : "L'azur, l'azur,l'azur,l'azur !
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